mercredi 8 juillet 2009

Dans Tes paumes

J'ai quand même décidé de brusquer le temps pour accéder au Souffle.
Mon demi-sommeil se déchirera sur les étendues roses du matin.
Ma fleur ne sèchera point, sous l'ondée étoilée ravivée, elle dansera au fil du vent.
J'affleure à la surface bleue d'une atmosphère de temple, j'inhale le vent
d'un autre ciel qui ploie les chandelles.
Ether impondérable, présence solaire.
Je veux tout entier basculer dans l'azur,
basculer dans le jardin de bulles,
basculer dans Tes paumes.

mardi 7 juillet 2009

Fiévreux, je suis mou. Seul le désir demeure.
désir d'éprouver, de palpiter au rythme de ma propre vie
de mon propre monde.
Je sens que poésir m'échoit, qu'il manque des couleurs
ici ou là dans les fors intérieurs,
un arbre de plus sur l'îlot de l'être.
Ça serait bien de verdir un cœur de plus.

vendredi 26 juin 2009

en passant

La véritable bonne foi est toujours désarmée.

Le silence qui suit une agression idiote n'est pas dû au fait que l'agression a fait mouche, mais à celui que confronté au vide, on ne trouve aucun remède.

Savoir est solitude.

Comment expliquer qu'une envolée musicale qui nous émeut
semble nous ressembler ?

La déférence exagérée est une forme du mépris.


lundi 22 juin 2009

Anormal

Ce n'est pas normal !
Je ne suis pas suffisamment emmerveillé !

Qu'est-ce donc que cette torpeur,
pourquoi suis-je si pesant ?


Comment pourrait bien un homme se réjouir de sa vie
si même un chant d'oiseau
ne lui arrache point de sanglots ?

je suis froid, je suis raidi, je suis ossifié;
mon âme est tiédasse, mon cœur durci.
Ce n'est pas normal !

Ô Saint esprit, fais-moi fondre tout entier !

Que faire quand on sait ?

Une parole semblable à un coup de feu.
Une parole qui en moi ne se tait jamais.
Une Parole qui vise juste, qui atteint le cœur de la cible.
Une Parole qui renverse tous les doutes,
une Parole qui désensorcèle le réel
qui pénètre en silence comme l'huile
qui se faufile dans les fondations, les replis
les plus intimes de ma psychè.
Que je ne peux plus taire, contenir, étouffer.
Qui précède ma propre pensée.
Une Parole qui ravage, amère, hurle,
tempête, gémit, roule des tambours,
sussure des délices.
Miel suave qui propage un incendie.
Une certitude qui coupe court à.
Que faire, que faire quand on sait ?

La vie (im)parfaite

Je sais que j'ai perdu un bonheur, une harmonie. Qu'ils étaient implantés en moi sans quoi je n'en languirais point. Je sais éprouve et souffre toute l'amertume de cette vie, mais comment cela se fait-il, n'en n'ayant point connu d'autre ? Comment aurais-je la nostalgie d'une vie dont je ne saurais rien et n'aurais jamais rien su ?
Mon insatisfaction, de quoi témoigne t-elle ?
Comment est-ce que je sais que cette vie est bancale, inamicale, hostile, si au préalable je n'ai pas en moi une trace de cette vie parfaite qui permet la comparaison ?
Je suis déchu d'un bonheur. Je le sais, je le sens, je l'éprouve à chaque tristesse, à chaque désespoir, à chaque déséquilibre de ma vie.
Je suis fait pour autre chose et je le sais, et tous le savent.

"Reviens au Paradis" Odes de salomon.

*

Nous

La rupture fut brutale. De divocentrés qu'ils étaient, ils devinrent égocentrés.
Ils espéraient être indépendants, ils devinrent relatifs.
L'infini spectacle qui s'offrait à eux se morcela, mis à nus ils devinrent vulnérables,
et l'environnement devint hostile.
Ils en furent réduits à la durée de vie du corps.
La mort devint une rupture,
la peur devint une de leurs principales motivation secrête
l'instinct de durer les aiguillona,
la compétition commença parmi les chardons et les épines du sol
pour entretenir un corps voué à la poussière,
la jalousie devint meurtrière,
la peur devint à la fois défensive et agressive.
Ils avaient réussi à rompre avec leur source
et ils allèrent, se desséchant.
Seuls au prise avec les roulements du temps et de l'espace
vêtus de peu de bêtes,
seuls aux prises avec les éléments,
seuls face à l'envie de tous les autres,
ils renièrent un maitre pour s'en trouver mille,
l'eau, l'air, la terre, la poussière,
leurs organes, leurs conjoints,
l'appétit, la fatigue, la crainte du lendemain,
et tant d'autres dieux et maitres que la liste en serait interminable.
Il allait falloir rebâtir un pont, qui eût nom Golgotha.
Mais ce secret quoi qu'éventé au fil des siècles
et sans aucun doute resté le plus grand des secrets.
La plupart l'ayant sous les yeux,
n'y voient goutte.